Passeurs

Chaque année en France, des centaines de personnes au dernier stade d’une maladie grave rédigent leurs mémoires avec l’aide d’un biographe formé à la démarche. Fondée il y a quinze ans par Valéria Milewski et diffusée par l’association « Passeurs de mots, passeurs d’histoire », la biographie hospitalière (ou « carebiography  ») est pratiquée aujourd’hui dans plus de 25 hôpitaux en France.

Par sa capacité à offrir un projet, à encourager à faire un pas vers soi, à retrouver dignité et verticalité, elle est reconnue par les soignants, les patients et leurs proches comme un complément précieux et souvent indispensable au protocole de soin

Avec l’aide de l’association et de ses biographes, je suis parti à la rencontre de ces femmes et de ces hommes qui rassemblent les fragments de leur vie à l’aube du grand départ. Que leur a apporté la démarche de biographie ? Quel regard portent-ils sur leur vie et sur leur fin proche ? Dix portraits qui racontent l’histoire d’une vie mais surtout, l’art d’être humain. “Les vivants ferment les yeux des morts, les morts ouvrent les yeux des vivants.”(proverbe bulgare).

Jean-Pierre

“Face à la mort, vous participez au combat mais il y a une force de vie qui vous dépasse, vous n’en êtes que le spectateur.”

Jean-Pierre, 64 ans

Jean-Pierre

« Face à la mort, vous participez au combat mais il y a une force de vie qui vous dépasse, vous n’en êtes que le spectateur. »

Jean-Pierre, 64 ans

Sophie

« Depuis que je sais que la mort est au bout, je veux qu’on me connaisse et qu’on m’accepte telle que je suis. »

Sophie, 52 ans

Pascal

« Depuis que nous écrivons ensemble, je me libère peu à peu de choses que je garde au fond de moi depuis trop longtemps. »

Pascal, 49 ans

Beatrice

« J’ai peur de mourir. Au fond, on n’est jamais vraiment prêt. »

Beatrice, 50 ans

Christopher

« Quand tu es mort, ton esprit reste vivant. C’est cette pensée qui m’aide à ne pas devenir fou. »

Christopher, 50 ans

Bernard

« Je suis si heureux. La mort, ce devrait être interdit ! »

Bernard, 80 ans

Schane

« Mettre des mots sur mes maux me permet d’être moins dure avec moi-même, et d’apprendre, enfin, à m’aimer. »

Schane, 46 ans

Patrick

« Je n’ai pas peur de la mort. J’ai passé ma vie à me mettre au clair avec moi-même. »

Patrick, 60 ans

René

« Si j’ai appris quelque chose de la vie, c’est de croire, toujours, en la beauté de l’être humain. »

René, 90 ans

Robert
« Ça fait tant d’années que je l’attends, la mort peut venir, je suis prêt. »

Robert, 76 ans

Jean-Luc
« On est si fragiles, tous des éclopés de la vie. »

Jean-Luc, 67 ans

Hugues
« J’ai de la reconnaissance pour ce qui me reste à vivre. »

Hugues, 70 ans

Gaëlle
« La maladie m’a changée, mais c’est l’amour qui me donne de la force. »

Gaëlle, 49 ans

Ghislaine
« J’ai confiance en la vie, advienne que pourra. »

Ghislaine, 62 ans

Liliane

« Depuis le jour de ma naissance, il a fallu que je me batte pour vivre. Aujourd’hui, je peux enfin apprécier qui je suis. »

Liliane, 50 ans

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